Notre domicile raconte toute notre histoire. C’est à la fois notre « repaire » et notre « repère » dans lequel la plupart d’entre nous se sent bien et en sécurité.
Malheureusement, quand il y a une perte d’autonomie, les choses deviennent plus compliquées. Nos aînés ou personnes en situation de handicap se retrouvent face à 2 choix :
– Partir vivre en structure, dans un EHPAD ou résidence sénior pour les personnes âgés, être hébergé en famille d’accueil
– ou rester chez eux en sollicitant des services proposant des prestations à domicile : SAAD, soins infirmiers, SPASAD, SAMSAH…
Des aides existent dans les deux cas et leurs octrois par des organismes financeurs (MDPH, CD, caisses retraites, mutuelle, CPAM CAF…) sont relatives à l’âge, le degré d’autonomie et aux ressources des demandeurs.
Interrogés lors de la co-construction de leur projet de vie, nos bénéficiaires ont fait ressortir les trois points qui ont motivé leur choix du domicile plutôt qu’une prise en charge en structure :
Rester à domicile permet à la personne de continuer à être responsable de sa vie, et de ses choix, par exemple ses horaires, ses préférences alimentaires.
Lors des évaluations à domicile, les agences de services à la personne ont pour objectifs d’adapter et personnaliser chacune des prestations aux besoins mais également aux habitudes et désirs de chaque bénéficiaire. Bien sûr, des règles de fonctionnement existent mais sont moins contraignantes que des règles collectives d’une institution.
Il permet aussi la présence d’une auxiliaire de vie à domicile qui est également un contact avec le monde extérieur. L’auxiliaire de vie va très souvent essayer de le stimuler que ce soit au cours d’une discussion, de bouger, sortir et maintenir son cadre quotidien.
Parler du maintien à domicile est parfois compliqué et peut engendrer des tensions dans la famille. La personne âgée doit rester libre de son choix de vie pour son bien-être même si cela nécessitera parfois d’adapter l’habitat en fonction des besoins de la personne.
Rester à son domicile ce n’est pas uniquement rester dans sa maison il y a en effet tout l’environnement autour de la maison. Que ce soit le quartier, les voisins, la boulangerie ou encore la pharmacie, ce sont tous des repères pour vos proches. Cet environnement leur est familier et les rassure.
Pour les personnes en perte d’autonomie leur maison est aussi un cadre familial essentiel c’est le lieu où se regroupe toute la famille et où elle y a vécu ses histoires, vos histoires. En se séparant de la maison, certains peuvent craindre de ne plus pouvoir recevoir enfants et petits-enfants de la même façon.
Notre domicile est le marqueur de notre identité. Ne parle-t-on pas de “son intérieur”, de “son foyer” …?
On est au plus près de son intimité en décorant sa maison : on y exprime ses goûts, ses besoins fonctionnels et nos objets parlent de notre mémoire.
Le fait de rester chez soi permet de continuer à vivre ses décorations et ses objets. Pour beaucoup de seniors ces objets font partie de leur vécu. C’est un attachement très personnel duquel ils ne veulent pas se séparer.
Parfois l’accumulation de meubles et objets est même si importante qu’elle empêche de circuler facilement comme pour empêcher le mouvement, comme pour ralentir ou figer le temps.
Le déménagement est donc bien souvent un processus lourd où il va falloir investir une autre “dedans” et la structure famille, même si elle n’habite plus depuis longtemps dans la maison ou l’appartement familial, va également être mise à l’épreuve de cette dépossession des lieux.
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